6.000 vies sont sauvées chaque année grâce aux dons d’organes et de tissus
Qu’est-ce que le don d’organes et de tissus ?
Le don de son vivant consiste majoritairement à donner l’un de ses deux reins, mais également les résidus opératoires (ex : membranes amniotiques du placenta), la peau, les fragments osseux, une partie du foie ou du poumon. Pour réaliser un don d’organe ou de tissu, il faut nécessairement 1 à 3 poches de sang issu des collectes.
Donneur et receveur doivent avoir un lien familial, ou « étroit et stable » depuis au moins 2 ans.
Pour ce don, il faut :
- Être majeur
- Avoir une condition de santé permettant de subir une intervention chirurgicale sans risque pour le donneur même ou pour le receveur
- Exprimer son consentement libre et éclairé devant le tribunal de grande instance (ou un magistrat désigné par ce tribunal). Ce consentement est révocable jusqu’à l’intervention chirurgicale.
En Haute-Savoie, c’est l’association France ADOT 74 (Association qui milite pour le Don d’Organes et Tissus humain).
Le don d’organes post-mortem concerne majoritairement les reins, le foie et le cœur, mais aussi les poumons, le pancréas, les cornées, certaines parties de l’intestin, les os, les veines et artères, les valves cardiaques, les tendons, mais aussi la peau. Ce don est :
Présumément consenti : toute personne (à partir de 13 ans) n’ayant pas exprimé son refus de son vivant sera présumée volontaire au don d’organes et de tissus.
Gratuit : aucune rémunération ou avantage équivalent ne peut être versé en contrepartie d’un don d’organe ou de tissu. En revanche, les frais relatifs à la transplantation sont entièrement pris en charge par l’hôpital effectuant la transplantation.
Anonyme : aucune information ne sera délivrée sur l’identité du donneur et du receveur. Seuls la nature des tissus prélevés et le résultat de la greffe peuvent être communiqués à la famille du donneur.
Quelle est la limite d’âge ?
Aucune pour le don post-mortem.
Les personnes de plus de 60 ans peuvent toujours faire don de leur foie ou de leurs reins, tandis qu’un parent ayant perdu son enfant peut décider d’en sauver d’autres en autorisant le prélèvement de ses organes.
Si l’enfant avait un avis exprimé de son vivant, celui-ci sera pris en considération.
Les personnes décédées d’une maladie peuvent-elles être donneuses ?
Tout à fait.
Donner son corps à la science, donner ses organes, quelle différence ?
Le don du corps à la science déroge à la loi funéraire afin de donner son corps entier à des fins de recherche ou d’enseignement. Les organes et tissus ne sont donc pas transplantés à des malades, et le corps n’est pas rendu à la famille après que les organes aient été prélevés et l’aspect du corps restauré.
Pour donner son corps à la science, le donneur doit déclarer son don à l’École de Chirurgie par un courrier sur papier libre, écrit entièrement à la main, adressé au « Secrétariat de l’École de Chirurgie, 7 rue du Fer à Moulin, 75005 PARIS ».
Qui bénéficie du don ?
Le don post-mortem est anonyme. Il revient à l’agence de la biomédecine de coordonner, répartir et attribuer les organes et tissus en fonction de principes d’équité et de critères médicaux. Elle gère la liste nationale d’attente de greffe ainsi que le registre national des refus.
Exprimer un refus (total ou partiel).
La loi du 26 janvier 2016 permet désormais d’enregistrer son refus en ligne, sur le Registre national des refus, et ce à partir de 13 ans. Il nécessite, comme la démarche par voie postale, de fournir un scan ou une photo recto-verso d’une pièce d’identité.
Le refus peut être relatif à un, plusieurs ou l’ensemble des organes et tissus. Ce choix est modifiable, révocable, et annulable par une expression de volonté plus récente (par exemple auprès de la famille). Si plusieurs avis contradictoires sont exprimés par quelque moyen que ce soit, seul le plus récent sera pris en compte.
Conformément à la loi, si le nom du défunt n’apparaît pas sur le registre, ses proches se verront demander quelle était sa volonté concernant le don de ses organes :
Un proche peut se voir confier un consentement écrit, daté et signé, qui le cas échéant, sera transmis à l’équipe médicale
Un refus oral confié à un proche est valable, à la condition que ce proche signe une retranscription précisant les circonstances de l’expression du refus.
Un tiers peut rédiger l’expression de la volonté du défunt, à la condition que deux témoins attestent que le document retranscrit bien la volonté du défunt
Bon à savoir
Les équipes médicales ont l’obligation légale de restaurer l’aspect du corps après le prélèvement
Porter sur soi une carte de donneur d’organes a une valeur indicative, et non législative
Les jeunes peuvent s’exprimer dans le Registre national des refus à partir de 13 ans
Pour le don de reins, un don croisé entre deux couples donneur-receveur est envisageable